Comment je suis devenu motion designer freelance

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Alexandre Soubrier
11
minutes de lecture
Destiné à être ingénieur en électronique, j'ai toujours été passionné par l'illustration, le design, et l'animation. Et je me suis mis en tête d'arriver à vivre d'un métier artistique...
publié le
23
November
2022

Passer d'ingénieur à graphiste animateur

Être indépendant, c'est génial : tu gères ton temps, tu choisis tes projets, tu te formes tous les jours et apprends au quotidien.
Mais avant d'en arriver là, il faut quand même pas mal trimer.

Quand ta famille et tes amis te disent que ta meilleure option est de t'orienter vers des études scientifiques parce que tu es bon en maths, tu n'y crois pas vraiment mais tu lui fais quand même confiance. Alors tu fais une prépa, tu rentres dans une école d'ingénieur, et tu sors avec un diplôme.

Pendant ma dernière année, j'ai quand même concourru dans les écoles créatives qui m'attiraient, comme les Gobelins ou les Arts Décos, mais évidemment sans succès. J'ai finalement suivi un DEA de conception multimedia qui m'a donné toutes les bases pour avancer, et j'ai complété avec tous les cours du soir que je pouvais prendre.

En particulier, celui de Paris Atelier en animation, que je recommande.

Après quatre ans dans une agence de marketing opérationnel, Marquetis, à faire mes armes, comprendre les clients, les métiers, les collaborations, les façons de faire, j'ai cru qu'il était temps pour moi de voler de mes propres ailes, surtout que je venais de gagner un FWA, ce qui m'a grandement fait gagner en confiance (trop ?).

La chute fût rude.

Devenir indépendant

Les premières échecs sont l'apprentissage lent et fastidieux de la paperasse administrative française. Car avant l'auto-entreprenariat, rien n'était simple. Entre les charges sociales, les statuts, les impôts d'entreprises, les déclarations de recettes, il faut tout comprendre assez vite pour commencer à travailler dans de bonnes conditions. Et personne dans ces administrations ne comprenait rien au statut de graphiste indépendant. J'ai fini à la Maison des Artistes à me demander (comme TOUS les graphistes) à quoi servaient les précomptes, et j'ai bien dû payer deux fois plus d'impôts que nécessaire...

Ensuite, devenir indépendant, c'est affronter la solitude. Il faut être sacrément motivé pour garder la discipline, trouver des clients, les gérer, faire sa compta, continuer d'apprendre et produire. Heureusement, des espaces de coworking ont émergé il y a une dizaine d'année afin de contrer cette solitude. Et c'est peut-être une des meilleures choses qui nous soit arrivé.

Enfin, devenir indépendant, c'est aller chercher soi-même ses clients. Il y a plein de façons différentes de le faire, mais le meilleur moyen, c'est de rencontrer du monde et de sortir de chez soi. Aujourd'hui, beaucoup parlent de marque personnelle, ou personnal branding. Mais ça prend un temps fou et ce n'est plus tout à fait le chemin qu'on avait pris au départ.

Garder le rythme

Au bout de quelques années, je commençais à faire mon trou autour de Adobe Flash et aider des clients jusqu'en Australie. La puissance de Flash était de permettre à un seul homme de produire un site entier, interactif, animé, avec du sound design et de la vidéo en quelques jours. Comme ce site de 2Advanced.

Et Flash a été assassiné.

Bon, ok, ce n'est pas si terrible. Mais quand tu es dans la production, maitriser un nouveau logiciel n'est pas si simple, et il faut choisir le bon.

Et c'est aussi ça la vie de freelance : s'adapter continuellement. L'époque va tellement vite, que ce n'est pas toujours facile à suivre.

J'ai donc erré dans les sphères du webdesign, du code javascript, de l'UX pour finalement m'apercevoir, peut-être un peu tard, que le motion design était en fait le meilleur chemin à prendre car le plus proche de ce que permettait Flash, l'interactivité en moins.

Et c'est ce que je fais depuis quelques années.

Rester à la page

Créer des films d'animation ne s'invente pas. Il faut beaucoup de connaissances techniques, artistiques, culturelles.
Avoir un sens musical est un plus.
Connaître des logiciels de 3D est un plus.
Savoir raconter des histoires est un plus. Mais c'est l'outil du réalisateur, je vois d'ailleurs beaucoup de motion designer qui deviennent des réalisateurs.

Et quand tu fais de la 3D, tu as le choix : 3DS Max ? Maya ? Cinema 4D ?
Aujourd'hui, c'est Blender qui a le vent en poupe, avec Houdini et Unreal Engine 5, qui fait des miracles en temps réel. Comment fais-tu quand ça change chaque année ?

L'important, c'est de garder le cap et de savoir ce qu'on veut vraiment. Et s'entourer des meilleurs spécialistes.

En ce qui me concerne, je cherche à aider les entreprises à communiquer du mieux possible. Délivrer un message qui sera reçu et compris. C'est pour moi le plus important.

Conclusion

L'indépendance fait de plus en plus rêver, surtout quand on a goûté au télétravail, mais ce n'est pas un long fleuve tranquille. Loin s'en faut ! (wow, l'expression 😅)

Alors si tu veux devenir indépendant, réfléchis bien à ce que tu en attends !
Et si tu souhaites embaucher des indépendants, respecte son travail, sa rémunération et soigne ta communication !

Photo de profil d'Alexandre Sobrier, motion designer freelance
Alexandre Soubrier

Alexandre Soubrier est un motion designer indépendant qui se passionne pour l'illustration et l'animation. Il a créé le podcast Exquises Exquisses dans lequel il s'entretient avec des auteurs-illustrateurs, et produit ce blog.
Contactez-le ici ou sur Linked In.

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