Les applications du motion design

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Metamorphosis, réalisé par le studio Buck
20
minutes de lecture
La vidéo est partout aujourd'hui : sur les téléphones, dans la rue, le métro, à la maison,... Et si j'essayais d'en faire un tour d'horizon ?
publié le
31
March
2021

1. Introduire un film

Sans surprise, le générique de film est la toute première véritable application du motion design : impliquer le spectateur dès le début du film dans une ambiance, une histoire, des émotions, des couleurs, des textes.

J'ai personnellement un petit faible pour le générique du film "Les désastreuses aventures des orphelins baudelaire", qui, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, a été entièrement filmé.

2. Habiller la télé

Les animations de logo des chaînes de télévision lors des pauses publicitaires, sont de très bons exemples de motion design.

Mais l'habillage ne s'arrête pas à la simple animation des logos, comme on peut le voir dans cette réalisation de Julien Martorell pour une émission de Canal +.

3. Raconter des histoires courtes

La limite entre un court-métrage et un motion design est ténue, pourtant, le premier cherche à faire ressentir des émotions, le deuxième à communiquer (en s'aidant des émotions provoquées).

Ce film, réalisé par le studio Buck pour agrandir sa notoriété, s'est servi de tout le pouvoir émotionnel de l'animation pour parvenir à ses fins, à savoir promouvoir le libraire en ligne Good Books. C'est le meilleur exemple d'une animation au service du motion design.

Est-ce qu'il a servi les intérêts du libraire ? On peut se poser la question sachant que le site ne semble plus exister, mais en tout cas, il régale encore aujourd'hui les yeux des motion designers du monde entier.

4. Donner vie à des boutons

Élément de Google Material

On le perçoit peu, mais pratiquement toutes les interfaces sont animées aujourd'hui. D'ailleurs, les concepteurs de systèmes d'exploitation ont tous mis à jour leurs design guidelines pour y intégrer l'animation : Google avec Material, Microsoft avec Fluent, Apple avec Human Interface Guidelines. Ce sont des animations qui servent les besoins des utilisateurs et ne sont pas destinées à impressionner.

D'un autre côté, sur internet, depuis l'ère tant regrettée de Flash (soupir), l'animation s'exprime en toute liberté. Pour avoir une idée des possibilités (impressionnantes pour le coup), rendez-vous sur Awwwards ou The FWA.

5. Animer des interfaces dans les jeux vidéos ou les films

Animer des interfaces dans la vie réelle ou au cinéma, ce n'est pas la même chose. Dans les films, ils sont tous plus intelligents, plus rapides, plus beaux, mieux quoi... Ils arrivent donc à utiliser des interfaces qui seraient totalement inutilisables dans la vraie vie.

De Blade Runner en 1982, avec l'Esper, jusqu'à Minority Report en 2002, avec ses gants interactifs, puis Iron Man en 2008, inventeur du terme HUD (Heads-Up Display), ou encore Oblivion en 2013, la tendance est à la complication de l'interface. Et je ne parle pas des jeux vidéos, qui s'en donnent à coeur joie.

Enfin, vous voyez, on est loin de Google Material...

6. Animer pour la réalité augmentée (AR)

Tout est encore à faire pour augmenter votre réalité, mais on peut quand même s'amuser en animant des filtres Instagram ou en posant un théâtre virtuel dans son salon.

On attend de voir ce que peut donner le casque d'Iron Man dans la vraie vie...

7. Animer dans une réalité virtuelle (VR)

Quand vous prenez de la pâte à modeler et que vous l'animez en modifiant sa forme, ça donne des films comme Wallace et Grommit, des studios Aardman.

Wired — Zeyu Ren

Eh bien maintenant, vous pouvez faire à peu près la même chose, mais avec un casque de réalité virtuelle, en sculptant avec un joystick, comme dans le court-métrage Wired de Zeyu Ren.

8. Le live (video mapping, VJ, télé en direct)

Aujourd'hui, on peut projeter des vidéos sur des opéras, comme à Sydney, dans des soirées, avec le VJing ou encore sur des scènes de spectacle.

La télévision en direct demande non seulement une technique très particulière mais aussi une bonne préparation pour être suffisamment réactif.

9. Panneaux publicitaires et réseaux sociaux

Évidemment, tous les clips de moins de 60 secondes se retrouvent sur les réseaux sociaux, ou sur les panneaux publicitaires. Du bon motion design pur et dur qui peut être produit par une seule personne.

Et sur instagram, il y aussi plein d'artistes talentueux. Oui des artistes du motion design. "Art is Work", comme l'a écrit Milton Glaser, le plus célèbre des graphistes.

10. Le crypto-Art

Ce qui nous amène au dernier point, le crypto-Art, l'art virtuel lié à la crypto-monnaie.

Cette ruée vers un or imaginaire ressemble à un El Dorado, mais il ne le sera sans doute pas plus que les galeries d'art. Quoique l'art vidéo est plus facile à vendre sur internet que dans la vraie vie !

Le véritable art ici est plutôt celui du marketing et de la communication, celui qui va vendre vos oeuvres !... À mon avis, c'est celui que devrait maitriser n'importe quel artiste.

Et si je parle de ça dans un article sensé parler de motion design, c'est que la plus grosse vente de crypto-Art à ce jour a été réalisée par... un motion designer chez Christie's !

Conclusion

La vidéo est partout et le sera encore plus à l'avenir avec les hologrammes, les rendus 3D temps réel pour les films, et peut-être qu'elle sera complètement automatisée grâce à l'intelligence artificielle, et finalement standardisée.

Photo de profil d'Alexandre Sobrier, motion designer freelance
Alexandre Soubrier

Alexandre Soubrier est un motion designer indépendant qui se passionne pour l'illustration et l'animation. Il a créé le podcast Exquises Exquisses dans lequel il s'entretient avec des auteurs-illustrateurs, et produit ce blog.
Contactez-le ici ou sur Linked In.

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